Armoiries

LES ARMOIRIES DE BUSCHWILLER
« D’azur à la colombe d’argent sur un coupeau isolé d’or, accompagné en chef de deux molettes d’argent ».

Histoire :

L’édit du Roi du 20 novembre 1696, instaure à tous les sujets de sa majesté LOUIS XIV, de faire enregistrer leurs armoiries. A cette occasion le juge d’armes de France est remplacé par une grande maîtrise générale et souveraine dont l’officier est chargé de rédiger un armorial général. Ainsi, les sieurs Vanier (pendant une très courte période), puis Charles d’Hozier (qui garda le titre de juge d’armes et dont la fonction fut rétablie en 1701), enregistrèrent plus de 115.000 armoiries familiales classées par provinces et 3000 armoiries de villes et communautés. L’armorial général fut achevé en 1718.

Pour les provinces de Haute et Basse Alsace, ce travail fut achevé en 1704. L’Alsace fournit 4152 enregistrements d’armoiries. Les blasons concernaient des familles nobles et bourgeoises, mais aussi les communautés, corporations, villes et villages. La création de la “grande maîtrise “ et de l’armorial général eut
pour objectif principal de créer un impôt extraordinaire. Les droits d’enregistrement pour la région Alsace rapportèrent la somme de 103.638 livres. L’étude et l’établissement des brevets ou lettres d’armoiries se déroula pour ce secteur, de septembre 1697 au 1er novembre 1704.

La Bibliothèque Nationale de France possède au département des manuscrits un fond d’archives entièrement dédié à l’armorial Général de France. Il s’agit de la collection originale des planches et descriptions manuscrites de l’époque. Toutefois, les planches indexées ne comportent pas de date. Les Archives Nationales de France détiennent les fonds d’archives de la Maison du Roi (en série O). Ce fond conserve entre autres, lettres patentes, les brevets ou lettres d’enregistrements classés par ordre chronologique. Toutefois, cette source reste très incomplète et il faudrait consulter plusieurs dizaines de milliers de documents pour espérer sans certitude, retrouver le brevet original de la commune recherchée.
Si la date précise de la création des armoiries de la commune de BUSCHWILLER semble peu probable à déterminer, elles furent enregistrées entre 1697 et 1704.

A cette époque, le village était sous protection administrative et judiciaire de la famille REICH de REICHENSTEIN qui la tenait en fief depuis 1361.
Cette famille d’une noblesse d’extraction très ancienne, remonte probablement à une noblesse Franque ou Alamane. Appartenant à la noblesse Bâloise, les REICH furent chambellans de l’évêque de Bâle dont ils reçurent en fief le château de REICHENSTEIN près d’Arlesheim en 1250. On mentionne cependant ses représentants dans de hautes fonctions dès 1166. L’un d’eux fut évêque de Bâle en 1286. Pas moins de six d’entre eux furent bourgmestres de cette même ville. Elite dirigeante des terres du Sundgau, cette famille posséda BUSCHWILLER jusqu’à la Révolution. Famille de chevalier, elle fut élevée au rang du baron par LOUIS XV le 6 août 1773.

Ses armes sont : “D’or à un fer d’épieu à sanglier posé en bande“. L’écu est timbré d’un homme de tournoi orné de ses lambrequins de sable et or. Le cimier est à un lion couronné, lampassé de gueules, issant du chef.
En fouillant dans les différentes branches des REICH de REICHENSTEIN, on trouve des armes ornées d’étoiles.
Le rapport avec le choix des molettes est peu probable. Le coupeau isolé d’or est un signe plus évocateur. En effet l’or est par définition réservé aux armes des nobles et par extension attribué à une terre noble symbolisée au travers du coupeau. De même, les molettes d’éperons symbolisent les éperons des chevaliers. La colombe est un symbole de paix, de bonne intelligence entres les seigneurs et les sujets de la commune. Ainsi, la symbolique des meubles des armoiries de BUSCHWILLER pouvait tout en offrant au village une identité nouvelle et “indépendante“, respecter la tradition féodale de ses protecteurs.

Interprétation des symboles et des objets utilisés pour les armoiries de Buschwiller :
La molette d’éperon est un symbole éminemment chevaleresque. Sa signification spirituelle est à rapprocher de l’étoile (6 raies), accentuée par le fait qu’elle est percée (le trou de l’aiguille de l’évangile).
La colombe est bien sûr un symbole de paix. C’est une colombe tenant un rameau d’olivier dans son bec, qui vint prévenir Noé de la fin du Déluge. Dans l’emblématique chrétienne, la colombe est étroitement liée au SaintEsprit. Symbole aérien, la colombe évoque aussi l’intelligence spirituelle, la Grâce et l’inspiration divine. Elle est à associer avec l’azur.
En héraldique le coupeau est une pointe de rocher. L’indication « coupeau isolé », provient du fait qu’il n’est pas directement rattaché à l’écu. C’est un symbole de terre, de fief. Il est possible qu’une symbolique puisse apparaître entre la colombe et le coupeau, rappelant ainsi l’émergence de la terre nouvelle, promise à Noé, après le déluge selon les évangiles.

Interprétation des couleurs (métaux et émaux) utilisés pour les armoiries de Buschwiller :
L’or dans les armoiries signifie, parmi les vertus chrétiennes et spirituelles : la foi, la justice, la tempérance, la charité, la douceur, la clémence et l’humilité. Parmi les vertus et les qualités mondaines : il dénote la noblesse, la richesse, la générosité, la splendeur, l’amour, la chevalerie, la bravoure, la constance, la solidité, la prospérité et la longue vie.
L’or est étroitement lié à la symbolique du Soleil. L’or a un rapport étroit avec la symbolique du sang et son caractère enrichissant, revivifiant et sacrificiel.
Autres symboles associés : le feu, parmi les quatre éléments, le dimanche parmi les jours de la semaine, le lion, le bélier parmi les signes zodiacales et le lion et le dauphin parmi les animaux.
L’argent parmi les vertus et qualités spirituelles signifie : la pureté, l’innocence, la félicité, l’espérance et la vérité.
Parmi les vertus mondaines : il symbolise la franchise la blancheur, ainsi qu’il est écrit dans les Saints évangiles, que notre seigneur apparut à ses apôtres, vêtu d’un habillement plus blanc que neige.
Parmi les planètes, il représente la Lune. Il est associé à l’eau parmi les quatre éléments. Le lundi parmi les jours de la semaine, le cancer parmi les signes du zodiaque, la perle et le cristal de roche parmi les métaux précieux.
Dans le règne animal l’argent représente l’hermine, toute blanche, sans souillure et sans tâche.
L’azur, nommé la couleur du saphir et céleste, est celle que l’on appelle un peu vulgairement le bleu, couleur que nous préférons en France à toutes les autres, à cause du champs des armes de nos rois, et pour ce qu’elle représente le ciel. Parmi les vertus et qualités spirituelles, l’azur signifie : la justice, la loyauté et l’humilité. Parmi les vertus mondaines : beauté, victoire, noblesse et richesse.
Parmi les planètes dus système solaire, l’azur représente Jupiter, des douze signes du zodiaque, les gémeaux, la balance et le verseau, parmi les jours de la semaine, le mercredi, des quatre éléments fondamentaux, l’air, des métaux : l’étain, les pierres précieuses, la turquoise, des animaux : l’oiseau.
L’azur, lorsqu’il est associé à l’or, symbolise la paix, la dignité, la quiétude, ainsi intégré aux armes des rois de France, cette couleur trouve son aboutissement symbolique car elle signifie alors la majesté céleste et divine.
C’est une couleur également associée à l’emblématique chrétienne, à la fois du Saint-Esprit et à la vierge Marie dont le manteau est parfois de cette teinte.

Armoiries timbrées avec la couronne usuelle des Reich de Reichenstein
Timbre : Heaume d’acier poli taré de profil, assorti d’un tortil de ses lambrequins aux couleurs de l’écu.
Timier : Une tête de lion d’or couronné du même.